La pratique existe depuis longtemps, et pour cause, elle est quasiment aussi vieille que le téléphone lui-même, soit 1910. Déjà à cette époque, il existait des lectures érotiques faites au téléphone. Mais elle ne s’est vraiment développée que dans les années 80, avec l’arrivée du minitel. Aujourd’hui, le téléphone rose perdure, et résiste à internet et sa pornographie gratuite.
Les préjugés
Dans l’imaginaire collectif, il s’agit souvent d’une mère de famille au téléphone, en train de faire d’autres choses à la maison, ou encore un open-space avec des dizaines de femmes recevant des appels à la chaîne sur plusieurs téléphones, passant d’un rôle à l’autre de façon automatique. Evidemment, les faits sont très différents de ces conceptions. Un autre préjugé qui persiste serait qu’il n’y a personne au bout du fil, qu’il s’agirait de dialogues enregistrés.
Concernant la pratique, la plupart des gens s’imaginent un travail facile où il suffit de faire des sons et gémissements. C’est bien évidemment très éloigné de la réalité. Le tél sex rose propose un véritable échange, le contenu est adapté aux envies du client.
La réalité
Il s’agit bien de vraies personnes, effectuant un travail, comme en témoigne cette animatrice dans l’article de L’Obs. L’hôtesse raconte son quotidien : elle consacre plusieurs heures par jour à son activité. Elle s’est créée un personnage pour être dans la fiction qu’elle vend à ses clients. Dans ce métier, la parole est un acte performatif ; dire c’est faire.
Le client et l’hôtesse jouent une fiction, qu’ils imaginent ensemble et qui se construit au fur et à mesure de l’échange. Il n’y a pas besoin d’images, puisque le principal support est l’imagination, c’est peut être pour cela que ce service continue à avoir autant de succès. Une autre raison est certainement son aspect discret et intime, puisque ce service est anonyme, et utilisable depuis chez soi.
